Composé quelques mois avant la mort de Schubert, le Quintette à deux violoncelles est souvent considéré comme l’un des sommets absolus de la musique de chambre. Dernière grande œuvre instrumentale de son auteur, il déploie une ampleur, une profondeur spirituelle et une intensité émotionnelle qui semblent déjà regarder vers l’au-delà.
Dans l’écrin de la collégiale Notre-Dame, ce quintette prend une dimension particulière : les dialogues entre cordes résonnent avec un caractère presque liturgique, et la présence du second violoncelle confère à l’ensemble une sonorité chaleureuse, grave et enveloppante.
Le premier mouvement, vaste et contrasté, passe du murmure à l’élan héroïque, comme une lutte entre ombre et lumière. L’Adagio central est l’une des pages les plus célèbres de Schubert : une méditation suspendue, d’une pureté presque céleste, troublée en sa partie centrale par un passage d’une intensité dramatique rare. Le Scherzo rétablit la vigueur terrestre, avant de laisser place à un trio d’inspiration populaire rappelant les paysages alpins de la jeunesse du compositeur. Enfin, le dernier mouvement, rythmé et lumineux, s’achève dans un élan de vie qui surprend chez un homme déjà si proche de la fin.
Dans ce quintette, Schubert semble offrir son testament spirituel : une musique où la fragilité humaine et l’espérance se rejoignent, et qui, jouée dans un lieu sacré, révèle toute sa dimension contemplative et universelle.
